Un designer talentueux en Martinique : Jean Marc Bullet

Peut on vivre du design en Martinique ? Dans cette vidéo j’interview dans son atelier, Jean Marc Bullet, un designer talentueux.

Jean Marc est un ami d’enfance qui a eu l’occasion de pratiquer son art aux 4 coins du monde : dans la Caraïbe, en France, en Chine, en Afrique. Il nous y explique son parcours, nous présente son agence et quelques unes de ses réalisations.

Dire que je le prenais pour un fou, quand au collègue il me disait qu’il voulait être designer… Et je ne suis pas le seul, il y a énormément de personnes qui lui ont dit pire… Et pourtant 20 ans après, il est devenu un designer talentueux !

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Interview de Jean Marc Bullet, dirigeant de l’agence de design Jean Marc Bullet et associés : retranscription texte de la vidéo

agence de design Jean Marc Bullet

Mon ami, Jean-Marc Bullet, est designer en Martinique. Il a ouvert la première agence dans la Caraïbe. Est-il possible de vivre du design en Martinique et plus généralement aux Antilles ? Jean-Marc nous donne quelques éclaircissements.

Belrix : Bienvenue Marco. Merci de m’accueillir dans ton atelier. Peux-tu nous présenter ton parcours, depuis ta formation jusqu’à la création de ton agence « Bullet Design & Associés » ?

Jean-Marc : Bonjour à tous. Comme l’a dit Belrix, je suis designer depuis 2011. J’ai été diplômé en création industrielle. J’ai commencé par étudier les arts plastiques et le design au Campus Caraïbéen des Arts en Martinique pendant trois ans. Ensuite, je suis parti à Strasbourg pour étudier le paysage et j’ai terminé en création industrielle à Paris. Je suis donc diplômé en design. Dernièrement, j’ai enseigné le design à la Martinique au Campus Caraïbéen des Arts, c’est-à-dire dans mon ancienne école.

Belrix : C’est un parcours riche ! Faut-il obligatoirement avoir ce genre de parcours pour devenir designer ou existe-t-il d’autres voies ?

Jean-Marc : Je pense qu’il y a plusieurs voies. Le design est aussi une question d’opportunités et de rencontres. Il y a des designers qui n’ont pas fait autant d’études que moi et qui s’en sortent aussi bien sinon mieux. A mon avis, les parcours sont multiples. Il faut ne pas avoir peur de bouger, d’oser et de rencontrer des gens.

Belrix : Jean-Marc, tu es entrepreneur. Tu es aussi un de mes amis d’enfance. On s’est rencontré alors qu’on était encore au collège. J’ai eu le privilège de suivre toutes tes aventures. Tu as ouvert une première agence de design à Lyon qui s’appelait TOC TOC DESIGN. Tu as été lauréat de plusieurs concours internationaux, même si tu ne le dis pas car tu es trop modeste. Tu es donc quelqu’un de compétent et tu connais parfaitement bien ton métier. Au départ, je te prenais pour un fou lorsqu’on était à l’école et que tu me disais : « moi je veux être designer automobile ». Pour moi, c’était impossible.

Tu as préféré ne pas travailler dans une agence de design en tant que salarié et tu as décidé de créer ta propre agence de design. Mais pourquoi une agence de design en Martinique, étant donné que tu as étudié à Strasbourg puis travaillé à Paris et enfin ouvert ton agence avec tes associés à Lyon ? Y’a-t-il un marché en Martinique pour le design ?

Jean-Marc : Oui, je suis convaincu qu’en Martinique, il existe un marché. En tout cas, il y a un vrai besoin en matière de design même si beaucoup d’entreprises ne savent pas le formuler. Déjà, le besoin se fait sentir en termes de conseils c’est-à-dire donner des conseils en matière de design et puis en termes de production. Si on regarde notre tourisme, à la Martinique, il faut apporter un facteur différenciant : le design est une valeur ajoutée dans ce sens-là. Je suis convaincu qu’il y a vraiment une valeur ajoutée dans le design dans notre pays.

Belrix : Peux-tu nous présenter l’agence « Jean-Marc Bullet & Associés » ? J’ai vu que tu étais passé à la télé…Depuis combien de temps existe-t-elle ? Qui sont tes associés ?

Jean-Marc : Nous sommes créés depuis 2012, c’est un collectif d’un graphiste, d’un designer et d’un informaticien. Nous sommes tous les trois indépendants et nous nous réunissons pour répondre à des appels d’offres. Depuis, nous avons travaillé pour la chambre de commerce et d’industrie pour faire une scénographie d’une surface de 200m2. C’était pour « Madin’Expo 2014 ».

En ce moment, nous travaillons avec le Carbet des Sciences sur une autre scénographie qui a pour thématique le sport, la science et l’innovation. A côté de cela, nous faisons aussi de la réalisation de mobiliers que nous présentons à des éditeurs.

Belrix : Concernant le mobilier qui est derrière moi, Jean-Marc, peux-tu nous en dire plus ?

Jean-Marc : Il s’agit d’une échelle de cultures. C’est un ancien projet que j’ai réalisé dans le cadre de mon diplôme. Ce qui m’intéressait était de voir comment les personnes pouvaient partager leurs cultures. Ce projet était destiné à des zones où l’habitat est assez dense et où le mur sur lequel on appuie l’échelle est forcément le mur du voisin. Il y a cette notion de « partage » qui rentre en jeu : doit-on partager la récolte pour avoir l’autorisation de poser son échelle sur le mur du voisin ? Ce qui m’intéresse est de créer des objets qui posent des questions.

Belrix : J’ai eu la chance de participer à la création du site de l’agence « Jean-Marc Bullet & Associés ». J’ai pu voir tes créations. Ce qui m’a interpellé était ton petit banc. Je pense qu’il a eu beaucoup de succès. Tu as eu l’occasion de l’exposer à Sainte-Lucie…

Jean-Marc : Oui, à Sainte-Lucie et également à la galerie Saint-Joseph à Paris pour les « Designer’s days 2015 ».

Belrix : Tu travailles sur un nouveau projet actuellement ?

Jean-Marc : Tout à fait. Depuis deux ou trois ans, je m’intéresse à un matériau en particulier qui est le bambou et je me pose la question : ce bambou que l’on trouve en quantité à la Martinique ne peut-il pas être un levier, une matière que l’on peut vraiment travailler pour en faire un support et produire des objets par le design. Du coup, j’ai créé une petite plante que j’aimerais bien vendre, ou en tout cas déjà éditer dans un premier temps. En ce moment, je bosse pas mal dessus et travaille sur les finitions.

La gachette d'Audrey Belrose

Belrix : Ce que tu ne dis pas, c’est que tu as créé une association de FameLab, peux-tu expliquer ?

Jean-Marc : J’ai créé en 2014 une FameLab comme il en existe partout dans le monde. C’est une forme d’association, un regroupement en un lieu, où il y a des machines à commande numérique et des gens qui aiment bricoler. L’idée c’est de créer un espace où tout ces gens qui aiment les outils d’impression 3D ou numériques, par exemple, se retrouvent et produisent des objets. J’avais envie de donner à ce FameLab une couleur design, c’est à dire que l’idée était de sensibiliser les gens au design à travers cet outil qui est le FameLab. L’association qu’on a créée s’appelle TILAB. Nous sommes quatre membres aujourd’hui. Nous avons quatre à cinq imprimantes 3D, une découpe laser et nous sommes en train de travailler sur une imprimante qui imprime de la céramique.

Belrix : Tu utilises dans ton nouveau projet une pièce particulière…

Jean-Marc : Plus précisément, nous utilisons dans cette lampe, trois pièces imprimées en 3D. Ce qui est intéressant –et c’est pour cela que j’aime beaucoup ce genre d’outils – c’est que ça aurait pris beaucoup plus du temps voire cela aurait été impossible d’avoir ces pièces-là au sein de l’atelier. Il aurait fallu trouver un spécialiste pour pouvoir les réaliser et du coup le prototype aurait coûté très cher. Ces technologies permettent à des designers de produire des prototypes très rapidement. Je pense que lorsque ces imprimantes vont monter en qualité, certains designers pourront s’autoéditer.

Belrix : Merci Jean-Marc pour cette interview.

Je désirais interroger Jean-Marc car il s’agit d’un ami d’enfance que je suis depuis longtemps. C’est surtout un entrepreneur comme on en trouve très peu en Martinique et qui avance en dépit des obstacles. J’apprécie particulièrement le mental de Jean-Marc. Il a un mental d’acier et réussit toujours à rebondir sans jamais abandonner. C’est un privilège de connaître quelqu’un comme lui.

Si vous souhaitez en savoir plus sur Jean-Marc ou son travail, je vous encourage à visiter son site : http://www.bulletassocies.com/.

Si vous êtes à la recherche de conseils supplémentaires sur l’indépendance financière ou si vous voulez savoir comment créer une entreprise ou une startup, à l’instar de Jean-Marc, je vous invite à télécharger mon guide sur l’indépendance financière directement sur mon site internet.

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